Comprendre les marchés volatils

septembre 15, 2022

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On peut affirmer sans se tromper que l’année a été difficile jusqu’à présent pour les marchés financiers. Les marchés des actions et des titres à revenu fixe ont été très volatils tout au long de 2022. Après une ascension relativement constante des marchés boursiers pendant près de deux ans qui s’est amorcée au creux de la pandémie, nous avons été témoin cette année d’un revirement rapide de la direction des marchés et de l’humeur des investisseurs. Les marchés des actions ont subi d’importants reculs. Toutefois, au moment d’écrire ces lignes, les principaux indices avaient commencé à se redresser.

Que se passe-t-il sur les marchés?

L’année 2022 devait être celle du retour à la normale après la pandémie, du moins en grande partie. Il était prévu que les banques centrales augmentent graduellement leur taux directeur par rapport aux niveaux artificiellement bas où ils se trouvaient, et qu’elles amorcent un processus de resserrement quantitatif en mettant fin à leurs achats d’actifs. Ça ne s’est pas du tout passé comme prévu. L’afflux important de capitaux provenant des programmes de relance budgétaire du gouvernement pendant la pandémie, ainsi que les perturbations de la chaîne d’approvisionnement dues à la fermeture des économies, ont créé des niveaux d’inflation plus élevés que prévu. Nombreux sont ceux et celles qui pensaient que l’inflation serait transitoire et qu’elle s’atténuerait à mesure que les choses reviendraient à la normale. Nous avons plutôt eu affaire à de nouveaux facteurs inflationnistes comme la guerre en Ukraine et la continuation des confinements en Chine.

Les banques centrales ont donc haussé le ton et augmenté leur taux pour tenter de tempérer une inflation plus élevée et soutenue que prévu. C’est notamment ce changement dans les attentes qui est à l’origine de la volatilité au début de l’année. Le ralentissement de la croissance économique mondiale a suscité de nouvelles inquiétudes. De nombreuses personnes craignent maintenant qu’une politique de resserrement plus rigoureuse entraîne ce que les économistes appellent un « atterrissage brutal », c’est-à-dire un ralentissement économique important se transformant en récession. Ces craintes ont amené d’importantes fluctuations sur les marchés.

De bonnes raisons de remettre les choses en perspective

Ceux et celles qui suivent régulièrement les marchés financiers auront peut-être l’impression que tout va mal. Il y a toutefois de bonnes raisons de remettre les choses en perspective. N’oublions pas que nous sortons d’une période de deux ans au cours de laquelle les marchés ont poursuivi leur ascension sans interruption. Pendant cette période, le cours de nombreux titres a beaucoup augmenté par rapport aux valeurs historiques, et dans bien des cas, cette augmentation n’était pas viable. Gardez à l’esprit que l’indice composé S&P/TSX et l’indice S&P 500 ont affiché un rendement annuel moyen de 11,96 % et de 21,58 % respectivement pendant cette période, compte non tenu dividendes réinvestis.1

Il était prévu que la croissance économique ralentisse cette année. Il subsiste toutefois des facteurs positifs pouvant soutenir la croissance. Les consommateurs et les entreprises continuent de détenir des liquidités excédentaires importantes. Le marché du travail est robuste, le taux de chômage étant faible et la croissance des salaires, modérée. Les marchés canadiens ont été relativement à l’abri étant donné la vigueur du secteur des ressources et de celui des matériaux. Et puis, l’inflation actuelle ne sera peut-être pas transitoire, mais elle ne sera pas non plus permanente. Selon notre dernière analyse, l’inflation semble être en train d’atteindre un sommet et certains de ses facteurs plus transitoires semblent commencer à se résorber. Même si une récession (souvent définie comme deux trimestres de baisse du PIB consécutifs) se pointe à l’horizon, gardez à l’esprit qu’elle pourrait être de courte durée. N’oublions pas que la dernière récession, au plus fort de la pandémie, n’a duré que trois mois.2

On ne s’étonnera donc pas que, selon certains analystes, le déclin rapide des marchés serait en partie attribuable à un excès de pessimisme. Dans les dernières semaines, de nombreuses sociétés ayant déclaré des résultats décevants ont été considérablement pénalisées par des baisses importantes. Le secteur des technologies a lui aussi connu un repli important. En dépit de valorisations très élevées récemment dans ce secteur, ce repli pourrait, dans certains cas, amener un observateur extérieur à croire que l’avenir du secteur est gravement compromis. Les investisseurs à plus long terme doivent se rappeler que le secteur des technologies continuera d’être un moteur de croissance économique, d’innovation et de progrès.

Plus important encore, n’oublions pas que la situation actuelle n’est pas nouvelle. Les médias s’en donnent à cœur joie en suggérant que les difficultés d’aujourd’hui sont insurmontables. En réalité, nous avons déjà traversé des périodes d’inflation galopante, de récession, de guerre, de crise du crédit et de crise de la dette, et bien d’autres événements inattendus. Malgré ces reculs, les marchés ont poursuivi leur ascension à long terme. Le graphique ci-dessous rappelle la résilience des marchés boursiers. 

Notre travail

Bien qu’il soit difficile de prédire l’avenir dans le contexte actuel, cette période de volatilité des marchés et d’incertitude économique finira assurément par prendre fin. Les conseillers comme nous ont vécu des périodes comme celles-ci auparavant. Les replis du marché sont inconfortables, mais ils font partie intégrante de l’expérience de placement. Les portefeuilles positionnés à long terme sont faits pour résister aux fluctuations de l’économie et des marchés financiers.

C’est notamment pourquoi les portefeuilles sont assortis de mécanismes de gestion des risques. La diversification peut faciliter la répartition des risques et offrir une protection contre les baisses lorsque diverses catégories d’actifs ou divers secteurs se comportent différemment. Les sociétés de bonne qualité qui affichent un bilan solide, un endettement modéré et des flux de trésorerie sains sont souvent mieux placées pour traverser les périodes de morosité. Les actions donnant droit à des dividendes peuvent aider à offrir aux investisseurs une certaine protection contre les baisses, certaines sociétés de bonne qualité augmentant même leurs dividendes pendant les périodes difficiles. Il se peut que nous rajustions aussi le portefeuille afin de prendre des positions plus défensives en période difficile.

Cependant, il est tout aussi important de faire preuve de patience. Certains investisseurs à long terme pourraient être tentés de vendre des placements pendant les replis du marché par crainte d’une perte plus importante, mais vendre au rabais et réintégrer ensuite le marché n’est pas une bonne stratégie. Il est difficile, voire impossible, de se synchroniser au marché; l’une des raisons les plus convaincantes est peut-être que les jours de hausse et les jours de baisse ont toujours eu tendance à se regrouper. Vendre moins cher pour acheter plus cher est l’inverse du résultat souhaité en investissement.

Même s’il y aura vraisemblablement des périodes de volatilité à mesure que les nombreuses incertitudes seront levées, nous sommes optimistes pour l’avenir. Souvent, au milieu d’une tempête, on peine à voir au-delà. Toutefois, nous invitons les investisseurs à se rappeler que pour réussir ses placements, il faut avoir mis en place un plan d’accumulation de richesse et avoir confiance en lui, éviter de vendre et avoir confiance en de jours meilleurs.

Pour discuter de l’un ou l’autre de ces sujets ou si nous pouvons vous aider de quelque façon que ce soit, n’hésitez pas à nous téléphoner. Comme toujours, nous sommes à votre disposition.

1. Selon les rendements annuels de 2020 et 2021.
2. Bien que l’on définisse habituellement une récession comme étant deux trimestres de baisse du PIB consécutifs, les économistes ont établi qu’une récession avait eu lieu en 2020 après un seul trimestre de baisse du PIB, en raison de son importance.

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